Laissons fou-rire les fantasques. Laissons mourir les lentes asques*.

*Asque : cellule reproductrice, caractéristique des champignons ascomycètes, à l'intérieur de laquelle se forment en général huit spores (ascospores, endospores), résultats d'une méiose qui est un mode de division cellulaire conduisant à une réduction de moitié du nombre de chromosomes de chaque cellule fille. (wikipédia)

Pour être cliniquement mort il faut un électroencéphalogramme plat.
Pour ma part, je suis ravie d'être tombée sur cette discussion de Langue sauce piquante plutôt fameuse. J'en retirerai les objets qui m'intéressent et les classerai à mon goût.

Lysistrata, une pièce d’Aristophane, une comédie anti-guerre (du Péloponnèse) où les femmes des deux camps (Sparte et Athènes) décident de faire la grève du sexe pour ramener leurs hommes et obtenir la fin des combats.
Lysistrata avait déjà été dans le collimateur des colonels grecs lors de leur dictature (1967-1974), et ne plaît en général pas aux tyrans, sans qu’on sache si c’est son caractère antimilitariste ou trop leste qui les indispose le plus.
Voici le serment que Lysistrata fait prêter aux femmes :

"Aucun homme au monde, ni amant, ni mari,
Ne s’approchera de moi en érection.
Je vivrai chez moi sans homme,
Vêtue de la crocote et m’étant faite belle,
Afin que mon mari brûle de désir pour moi
Et jamais de mon plein gré je ne céderai à mon mari.
Et si malgré tout il me fait violence,
Je me prêterai mal, sans me pousser contre lui,
Je n’élèverai pas au plancher mes persiques,
Je ne me poserai pas en lionne sur une râpe à fromage..."

Certains passages pouvant paraître obscurs, qui se dévouera pour les expliquer ?


DIFFÉRENTES TRADUCTIONS
Voici deux traductions différentes du même passage, à goûter à petites gorgées:

"Aucun homme ici-bas, ni mari ni galant
Ne pourra m’approcher s’il est raide
Et je vivrai chez moi comme chaste pucelle
dans mes plus beaux atours, fringante et pomponnée
pour que mon homme soit calciné de désir.
Et jamais de bon gré je ne lui céderai.
Si, malgré que j’en aie, il me fait violence
Je me prêterai mal, sans seconder sa fougue,
Inerte, et sans me mettre à jambes rebindaines,
Pas plus qu’à quatre pattes,
En lionne sculptée au manche d’un couteau.
Si je tiens ces serments, ce vin soit mon breuvage
Mais qu’il se change en eau si je leur fais entorse.»
(trad. Victor-Henry Debidour).

"Nul, ni amant, ni mari
Ne m’approchera en érection.
Je passerai ma vie à la maison, sans mâle,
M’étant mise en beauté dans ma tunique jaune
Pour que d’un plus grand feu pour moi mon mari brûle.
Oncques ne céderai de bon gré à mon homme,
Et s’il me force malgré moi
Je me prêterai mal et resterai inerte
Et n’élèverai point mes persiques au plafond,
Je ne prendrai pas une pose lionne sur une râpe à fromage,
Q’il me soit donné de boire de ce vin, si je tiens mon serment,
Que cette coupe se remplisse d’eau, si je le viole."
(trad. Marc-Jean Alfonsi)

A jambes rebindaines /a.ʒɑ̃.bə.ʁə.bɛ̃.dɛn/ (prononciation)
1.(Rare) Les jambes en l’air.
2. d’aucuns tombèrent dans le ruisseau à jambes rebindaines, grand sujet d'hilarité pour les autres, qui s’esclaffaient de rire et se tenaient les côtés à les voir se relever tout punais et contaminés de fange. (Théophile Gautier, Le Capitaine Fracasse, 1863, chapitre IX)
3. Un triomphant vacarme emplissait la salle; une douzaine d'individus avaient roulé par terre et dormaient, à jambes rebindaines, et, dans les coins, des égueulées, les cheveux épars, ardaient sous les regards flambants et se débattaient entre les bras des assaillants qui les voulaient pétrir. (Joris-Karl Huysmans, Marthe, Jean Gay, 1876, chapitre VIII)
(wiktionary)
en patois beauceron un autre sens :
Rebindaine : Se dit d’une cloche qui sonne le glas, et qu’un léger tintement vient redoubler le premier.

Le texte de Lysistrata dans l'’edition Garnier de 1882, traduction d’Andre-Charles Brotier revue et corrigée par Louis Humbert, tous deux éminents spécialistes, est limpide:
Je ne lèverai pas les jambes en l’air
Je ne m’accroupirai pas à l’instar de la figure de lionne qu’on met sur les manches de couteau…
La Lysistrata moderne dirait :
Personne, ni mari ni amant
Ne pourra m’approcher quand il sera excité.
Et je vivrai chez moi sans présence masculine
Avec mes dessous de dentelles, mes porte-jarretelles
Et mes bas résilles, maquillée et parfumée
Pour mieux aguicher mon homme,
Mais jamais je ne lui céderai de plein gré.
Si cependant il veut me forcer
Je serai frigide et peu coopérative
L’esprit absent, sans mettre les jambes en l’air,
Ni prendre la position de la pub pour *.
* N’étant plus au fait de la publicité, je vous laisse mettre le nom du parfum ou du breuvage qui vous semblera le plus opportun.


MOTS - Interprétations Possibles
À Athènes la marque la plus en vue de râpes à fromage avait comme emblème marqué sur ses produits une lionne la tête posée sur ses pattes de devant et le derrière en l’air.
Parler de "la lionne de la râpe à fromage" c’était comme parler de la vache de Milka ou du tigre de Esso ou de l’écureuil d’Obi. L’image était présente à l’esprit de tout le monde.
Imaginez un traducteur du XLVème siècle confronté à "Elle me fit le regard de la Vache qui rit". Et les exégèses que cela entraînerait.
en grec, un "saros" est un balai et et un "saron" une balayure, une "sara" doit donc être une balayette… et une "sarkôsis" est une excroissance de chair…
Dans un lien en espagnol, le prénom Lysistrata vient de “lýô” (défaire, dissoudre) et “stratós” (armée) donc [Celle qui] Supprime l’armée.
Pour Calonicé on traduit "Bellevictoire". Myrrhine est reliée avec “mýrtos” (myrte, clitoris) donc Clitorine.
Cinesie, même racine que "kinéô" (déplacer, pousser, exciter, et baiser!) donc Celui qui baise.
Dans le texte, pour l’érection, on emploi le participe "bandé" du verbe "stýô" dont la racine est aussi dans le nom "stylos" (colonne; très graphique).
La couleur du safran et les chaussures persiques étaient à la mode et cela, en plus de la lionne, est relié avec deux postures sexuelles que, pour les théoriciens du Kamasutra, sont "la catapulte ou la profonde" et "la sauvage"”.

....Ne  vous focalisez pas sur la râpe à fromage : c’est la position de la lionne, accroupie et alanguie, qui compte, et qui semble être évocatrice de la position dite de la levrette.
==> C’est ce que le phasme soutient mordicuculs, sans avoir frotté le cul* !

Seulement voilà… quand il a exhibé la cambrure "reinale"  (photo Kmer "lion debout") de sa féline , à crié au loup lion !
[ M’est avis qu’elle n’a pas dû en voir depuis belle heurette…]
Hypothèse fantaisiste qui laisserait supposer que le Roi des animaux est anoure et cryptorchide !
En outre, il est évident que cette lionne ─naturellement pourvue d’un humour féroce─, s’est coiffée d’une râpe à fromage afin de singer la grecque gay bi attitude du lion ;
ce en quoi elle n’a pas tort, puisque certains* s’obstinent à lui attribuer une abondante crinière, alors qu’elle est aussi dégarnie que son pendant égyptien : la déesse ithyphallique Mout inspiratrice, comme chacun sait, de la fameuse moumoute…
 
* hésiter [expression triviale qui figure dans la liste impressionnante dressée par le dictionnaire Larousse de moyen français (XIVe-XVIe siècles)]
** qui témoignent d’une profonde méconnaissance de la zoologie (wikipédia)

DÉESSE ITHYPHALLIQUE
=> Une première hypothèse, décrite dans "les secrets d'Hathor"  : Il s'agirait de Sekhmet, la posture "révelant à la fois le potentiel féminin et masculin de cette forme agressive de l'oeil du démiurge... On douterait même de son identité si l'inscription sur le mur de Karnak ne précisait qu'il s'agit bien de Sekhmet".
Hypothèse séduisante mais il n'y a pas (ou plus) d'inscription lisible sur le mur.
De plus, s'il en existait une, elle aurait servi à Porter et Moss pour affiner leurs commentaires.
Mais peut-être s'agit-il d'une autre scène...
=> Une autre hypothèse, donnée par un conférencier accompagnant un de mes voyages : Il s'agirait de Mout, la forme ithyphallique serait une erreur.
Pourquoi pas ? Si on considère que le personnage juste derrière est Khonsou, il y a peut-être eu un mélange au sein de la triade thébaine entre Amon-Min ithyphallique et Mout à tête de lionne.
=> Encore une autre hypothèse, exposée lors d'une discussion sur le forum Egypte Eternelle par Chris Gueuning et Raymond Monfort : Il s'agirait bien de Mout mais la forme ithyphallique ne serait PAS une erreur.
Extrait du livre  "Les dieux de l'Egypte" de Claude Traunecker (Que sais-je ? n°1191, 1992, p.54)
La vignette du chapitre 164 du Livre des Morts montre une femme à trois têtes (lionne, humaine, vautour) invoquée sous le nom de Sekhmet-Bastet-Rat. Le texte décrivant l'image l'appelle Mout et spécifie qu'elle doit être pourvue d'un phallus en érection.
Il s'agit là d'une image composite superposant des signes appartenant à la catégorie des divinités "panthées" ou plus exactement "paniconiques" (D. Meeks), êtres hybrides superposant plusieurs fonctions divines et particulièrement prisés par les magiciens.
Ceci est un message à plusieurs niveaux de signifiants. Décodons un peu…
Il se trouve que le thème du jour est (de nouveau) la simplification de l’orthographe, et notamment la suppression de ces accents circonflexes que le monde entier nous envie.
En outre, si le mot rape semble bien être le produit de l’accouplement de la râpe et de l’anglais rape, cela serait trop simple. Il est le produit de l’interpénétration de la râpe et de l’espagnol rabo.
Ne vous focalisez pas sur la rape, c’est la position qui compte !
Continuons à décrypter: ne vous occupez ni de la taille, ni de la forme de l’instrument, le facteur déterminant étant la position.
Précisons: accroupie et alanguie.
L’allusion à la n’aura échappé à personne.
Une déesse thyphallique, voilà qui est des plus étonnent…
Etait-elle donc tout à la fois hermaphrodite et ambidextre, voire amphotère ? Pour ne pas dire racémique ?
Par troisième fois, pas du tout teriomorphique, "more ferarum", "a tergo", oui, la levrette ! :
  ps : Une coupe grecque du 480 a J.-C. On peut lire que l’homme lui di t: "reste tranquille ! "




USTENSILES
Le racloir ou strigile multifonctions servait également à la toilette de ces dames  !
Un véritable parcours du combattant; le corps dont on avait nettoyé et raclé* tous les orifices, devait être étrillé au strigile avant de subir une épilation quasi-intégrale…
* cf. Une histoire de la beauté de Dominique Paquet; Découvertes Gallimard

Les crocotes sont des vêtements féminins de couleur safranée, jaune, couleur propice, signe du mariage et du statut de femme mariée, et les persiques sont des chaussures orientales perçues comme des objets de luxe et propres à faire naître le désir des hommes, les stratagèmes de la séduction habituelle des femmes.
"La lionne sur la râpe à fromage" : cette expression a certainement un sens grivois comme toute cette tirade du serment des femmes dans la pièce d’Aristophane. Laissons courir les fantasmes…
Le nom Lysistrata est un mot valise qui signifie "celle qui détruit l’armée".
On doit être face à deux expressions grivoises. La bellicide ne veut plus se laisser aller à une partie de jambes en l’air, ni s’asseoir sur le couteau (le dard ?) de son mec. Pour le fromage, ça doit être une pâte crémeuse.
A moins que le “fromage” ne soit du smegma (le fameux "fromage de bite").

Tyroknêstis

où l’on semble dire que la râpe pourrait bien être une … rapière.
 
Tyroknêstis : rapière :







Tyroknêstis : cheese-grater  

Translation :
1-Kitchen-knife. Proverb  "I will stand like a lioness on a cheese-grater".
2-Meaning in the manner of a lioness. This is a shameful (sexual) position used by courtesans.
A cheese-grater is a kitchen-knife. On the handles of kitchen-knives ivory lions used to be carving, squatting, so that their feet would not break off [as they might] if they were carved standing up. So he is saying: I will not be a whore in positioning myself for a man, like a lioness on a cheese-grater.
Gebel el-Arak Knife  (Pre-historic Egypt, Naqada II  3500-3100 B.C.)
Petrie, W.M. Flinders. The Making of Egypt, London. New York, Sheldon Press; Macmillan, pp. 65-66, 1939. Petrie famously known as "The Father of Pre-history".


ET L'ON REPART

Jusqu’à présent, il me semble que nous sommes tous partis de l’hypothèse que la lionne était juchée SUR la râpe à fromage (et donc, implicitement, qu’elle se faisait râper par en dessous) ; il y a sûrement à dire sur la trivialité de la métaphore, mais enfin, on visualise bien le mouvement de va-et-vient.
....si l’image de la lionne suggère bien une cambrure propice à, pourquoi ne pas pousser l’audace jusqu’à considérer qu’elle EST le fromage ?
Mais au fond à quoi pouvait ressembler le fromage dans la Grèce antique. Il fallait que celui-ci soit dur pour qu’une râpe se justifie 
J’imagine que le fromage de la Grèce antique n’était pas très différent de celui que l’on trouve dans les Balkans actuellement : blanc avec une tendance à devenir crayeux en vieillissant.
La râpe s’impose pour le fromage vieilli.
La consistance du fromage ainsi râpé rappelle plus celle du parmesan que celle du gruyère.
“Dans cette coupe, la femme semblable aux déesses mélangea du vin de Pramné ; elle y râpa du fromage de chèvre avec une râpe de bronze; elle y répandit de la farine blanche ; et elle les invita à boire, quand elle eut préparé le mélange.
Après avoir, en buvant, chassé tous deux leur soif aride, ils se divertirent à causer ensemble ”
Homère, chant XI de l’Iliade, vers 625 à 645
Voilà qui nous apprend en quoi la râpe était faite.
Des fouilles menées avant la première guerre mondiale ont révélé qu’il existe un un rapport (sexuel? ) étroit entre motte, mamelon et râpe en bronze. Qu’on en juge:
"7 et 8. — AUBAGNE. Garlaban. Vigie et retranchements naturels¹.
La Motte ou Baux des Gouttes, retranchement sur mamelon conique, escarpé au nord et à l’est, séparé du massif de Garlaban de trois côtés (à pic de 40 à 50 mètres ; au sud, mur de 2 à 3 mètres d’épaisseur).
(..) Les fouilles faites par M. Leyvastre ont donné des monnaies marseillaises en bronze, des monnaies romaines impériales et des bronzes minuscules semblables à ceux trouvés au jeu de boules de la gare d’Aix, poteries préromaines, indigènes, faites à la main, d’autres au tour, poterie grecque et romaine, hameçon et portion de râpe en bronze".

INTERNET
En attendant, cette affaire m’a beaucoup intéressé (je veux dire la râpe, pas la dame) mais mes conclusions sont assez pauvres :
– Internet 2 ou Internet 3 montrent ici leurs limites, parce que lorsqu’on tape " râpe à fromage dans la Grèce antique", même dans Google, ça ne donne rien ;
– quand on tape rape (sans le circonflexe, non par pertinence mais par prudence), ça débouche sur des problèmes de viol sur les sites anglo-saxons ;
– le site grec qui propose la traduction en grec moderne a choisi l’option râpe et pas l’option couteau et traduit : Ούτε θα τουρλωθώ ποτέ, καθώς η λιονταρίνες / πού είν’ απάνω στου τυριού τους τρίφτες [σκαλισμένες].
D’après eux il s’agit donc bien d’une gravure, même s’ils mettent le génitif avant l’accusatif pluriel (comprends pas trop) ;
– dès que ça touche à la grosse allusion sexuelle, tout le monde délire, jusqu’à : Je ne ferai pas la position de la lionne sur une râpe à fromage ;)
– ou alors c’est moi qui fantasme en déplaçant mes parenthèses virtuelles : "Je ne ferai pas (la position de la lionne sur une râpe à fromage)", qui reste allusif et "Je ne ferai pas la position de la lionne (sur une râpe à fromage)", beaucoup plus hot ;
– Aristophane est râpe à fromage dépendant. Il y en a au moins une dans chacune de ses pièces, l’une d’elles étant même convoquée au tribunal comme témoin, ai-je cru comprendre. Bref, et je le pense véritablement, nous avons ici la possibilité d’un beau sujet de thèse : La râpe à fromage chez Aristophane : féminité ou masculinité de la synecdoque ?
– ou plus simplement de rêver à ceci : quel plaisir de se rendre compte qu’une tétrachiée de siècles avant, le n’importe quoi faisait déjà sens.
Effectivement, dans un article consacré au théâtre d’Aristophane, le site  mentionne "une râpe à fromage qui vient témoigner au procès que se font deux chiens" !

C’est dans les Guêpes, et la râpe à fromage est citée comme témoin à propos d’un vol de fromage par un chien : Que les témoins à charge contre Labès paraissent : un plat, un pilon, une racloire à fromage, un gril, une marmite et autres ustensiles de cuisine.
Mais de déposition, point.

RÉSUMONS LES RÉSUMÉS
Chez Aristophane, un chien dérobe un fromage et en fait ses délices. Chez Ésope, un corbeau dérobe un morceau de viande, lequel aboutit dans l’estomac du renard.
Surgit alors La Fontaine, qui opère la synthèse: le fromage (sous-entendu: volé par le chien) se retrouve dans le bec du corbeau, avant de terminer sa course dans l’estomac du renard.
Et pendant ce temps-là, grand-père court après la bonne et la lionne se prélasse sur sa râpe…
......C’est là, précisément, que les Athéniens s’atteignirent,
que les Perses se percèrent,
que les Satrapes s’attrapèrent,
et que les Mèdes s’...
......et que les Croisés se mirent aux fenêtres


OU LE THÉÂTRE INSPIRE ou S'INSPIRE
LOMBIE 2006 : GRÈVE DES CUISSES SERRÉES

La "grève des cuisses serrées" a eu lieu en Colombie en 2006.
"L'amour ou le fusil
09/10/2006 - Libération
Dans les quartiers populaires de Pereira, des femmes ont décidé de refuser toute relation sexuelle à leur compagnon, tant qu'il ne déposera pas les armes. Soutenu par la mairie, un moyen d'enrailler la guerre des gangs.
Les yeux brillants sur la photo, Beto brandit sa mitraillette aux côtés de son frère qui caresse la crosse d'un revolver. Défiants, les deux regardent l'objectif. "C'est sa préférée, moque Maryuri en désignant le cliché. Il est tout fier de montrer ça à ses copains".
A 17 ans, l'adolescente colombienne n'est plus attendrie par la pose bravache de son homme, petite frappe de Pereira, ville centrale des Andes colombiennes. Au contraire : elle a prévenu ce "petit gamin" de Beto, de dix ans son aîné, qu'il devrait renoncer à toute relation sexuelle tant qu'il ne rendrait pas ses armes.
"S'il m'aime, il faudra bien qu'il réfléchisse", dit- elle, dans la petite pièce divisée par un rideau où ils vivent. "J'en ai assez, chaque fois qu'il sort, j'ai peur qu'il ne revienne pas."."


DU THÉÂTRE A LA BD c'est de saison !

Aux amateurs de BD je conseille la version hilarante de Lysistrata par Ralf König, dessinateur allemand…Ou les ravages de la guerre des sexes. Un ouvrage qui ne franchira jamais les frontières de l’Alaska.


APARTÉ QUI DÉRAPE !

Mais qu’est-ce que vous reprochez au juste à la guerre ? De raccourcir des existences ? Mais vaut-il mieux vivre 80 ans comme une patate de sofa obèse devant son écran plasma, ou bien 40 dans l’aventure, l’adrénaline et l’exaltation des valeurs de courage et de dévouement ?
L’histoire et l’ethnographie nous montrent assez que la guerre n’est pas seulement une calamité, mais aussi une occupation appréciée des hommes. Pourvu qu’elle ne prenne pas des dimensions industrielles, je ne vois rien à y redire.
A celui qui le pense :
J’espère, je suppose, je veux croire que c’est du second degré.
Dans le cas inverse je vous encourage à appliquer à la lettre vos principes : allez faire provision d’adrénaline, rejoignez vite un champ de bataille, ils ne manquent pas, où vous pourrez vous exalter en faisant preuve de courage et de dévouement et surtout allez jusqu’au bout de votre logique et ne revenez pas. Ne vous en faites pas : il y a assez de gens sur la planète qui n’ont pas besoin de s’entretuer pour devenir admirables, votre absence passera inaperçue.

AUTRES RECHERCHES PERSONNELLES
Crocotte :
Chez les Grecs, l'ours est l'animal chéri d'Artémis, déesse – asiatique d'origine – de la chasse, mais aussi de la préservation de la nature sauvage. Visitons-la dans son
sanctuaire attique de Brauron où elle est honorée, de même qu'Iphigénie, dans un sanctuaire voué aux forces de fécondité où l'on offrait les vêtements des femmes mortes
en couches.
Le mythe contait que les habitants de Brauron avaient tué un ours appartenant à la déesse, qui les châtia en leur imposant un rituel. Athènes désignait
chaque année des fillettes de dix ans choisies dans les familles les plus nobles et que l'on vêtait pour la circonstance d'une tunique safran, dite crocote, qui imitait le pelage de ce
seigneur des animaux.